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Associations, Fédérations, Fondations et Mémoriaux.

Présentation des organisations qui se consacrent à la mémoire et à l'histoire de la déportation et de la shoah. Leurs liens, leur origine, leur évolution. par Eric Brossard, responsable pédagogique au Musée de la résistance et de la déportation de Champigny sur Marne


Quelques repères pour suivre l'évolution de la mémoire de la déportation et de la Shoah en France depuis 1945



Les cadres de la mémoire de la Déportation et de la Shoah en France : associations, fédérations, fondations


Très rapidement, dans l’après-guerre, se créent des fédérations qui visent à regrouper les déportés, quels que soit le camp ou les camps par lesquels ils sont passés. Leurs buts sont multiples : assurer aux survivants et aux familles des disparus des conditions de vie décentes en organisant l’entraide et en appelant à la solidarité nationale ; entretenir la mémoire des disparus en leur donnant une sépulture ou un endroit où leur nom sera rappelé ; veiller  à la condamnation des responsables des crimes commis dans les camps.

La FNDIRP veut rassembler tous les déportés, quel que soit leur itinéraire et les raisons de leur déportation (notamment les déportés arrêtés en tant qu’opposants, résistants et otages, ou juifs). La FNDIR, associée à l’UNADIF, se veut la fédération des déportés résistants et ne manque pas d’insister sur l’engagement dans la Résistance comme préalable à la déportation.

A sa création, la FNDIRP est proche du Parti communiste mais beaucoup de ses membres sont issus de milieux non communistes, alors que la FNDIR est proche des milieux socialistes, centristes, et dans un moindre mesure gaullistes. La Guerre froide contribue à élargir le fossé entre la FNDIRP et la FNDIR-UNADIF (l’UNADIF étant la résultante d’une scission au sein de la FNDIRP). Actuellement, la FNDIR-UNADIF demeure la fédération des déportés résistants, plutôt proches des milieux de droite, la FNDIRP restant la fédération de l’ensemble des déportés la plus importante  par le nombre d’adhérents et la présence sur le terrain. Elle est plutôt proche des milieux de la gauche communiste.

Beaucoup de déportés juifs ne se sont pas reconnus dans ces fédérations, soit du fait de leur conception étroite de la déportation (la part trop importante donnée à la déportation des résistants par la FNDIR-UNADIF), soit du fait de l’orientation politique jugée trop prégnante (l’influence supposée des communistes au sein de la FNDIRP). Pendant longtemps, ils ont animé de petites associations de déportés avant que la génération des fils et filles (notamment à la suite du couple Klarsfeld) prennent le relais en affirmant une mémoire spécifique au sein de la Déportation partie de France, celle des déportés juifs victimes d’un génocide perpétré au niveau de l’Europe, désigné sous un nom qui le distingue de la Déportation : la Shoah (qui s’est imposé face au terme d’holocauste, utilisé dans un premier temps).



La mémoire de la Déportation et de la Shoah s’articule aujourd’hui autour de trois points :

  • L’interrogation des anciens déportés sur le devenir de leurs associations avec la disparition progressive des derniers survivants, ce qui induit le développement de la participation des familles et des générations d’après-guerre à l’animation des associations et/ou le rapprochement avec les fondations, aptes à prendre le relais, moralement et matériellement. La Fondation pour la mémoire de la Déportation a commencé ce travail de mémoire et d’histoire, dans la continuité de l’action des associations et des fédérations de déportés, depuis près de 15 ans.
  • L’affirmation de la mémoire de la déportation et du génocide des juifs qui s’appuie sur un ensemble d’associations actives et sur de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, avec de grands chantiers (tels la refonte du CDJC, la l’apposition de plaques en hommages aux déportés juifs, notamment aux enfants) et la reconnaissance officielle des grandes cérémonies d’hommage aux victimes juives (anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv’en juillet, de la libération d’Auschwitz en janvier, des victimes de la Shoah en octobre)
  • La revendication par les déportés résistants de la spécificité de la déportation de répression et du maintien dans les programmes scolaires de l’étude du système concentrationnaire nazi, en association avec celle du génocide des juifs.



Chronologie indicative


Cette chronologie ne prétend pas donner un tableau cohérent et complet. Elle montre en revanche l’ancienneté et la diversité de la mémoire de la Déportation et de la Shoah en France, ainsi que son caractère saccadé.

  • 1943    création du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) dans la clandestinité
  • 1944    création de la commission d’histoire de l’occupation et de la libération de la France (CHOLF), rattachée au ministère de l’Education nationale

           première cérémonie à Drancy

  • 1945     libération des camps et retour des déportés survivants

création de la plupart des amicales de camp et des fédérations de déportés et internés

création du Comité d’histoire de la guerre (CHG), rattaché à la présidence du Conseil

  • 1946     pose d’une plaque rappelant la rafle du Vel’d’Hiv’ à Paris

    pose d’une plaque rappelant l’arrestation des enfants sur la maison d’Izieu

  • 1948     film La dernière étape, de Wanda Jakubowska, très largement diffusé en France
  • 1949    premiers monuments consacrés à la Déportation au Père Lachaise (Auschwitz et Neuengamme)

création du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale (CHGM), fusion de la CHOLF et du CHG

  • 1954    adoption à l’unanimité par le Parlement de la Journée nationale du Souvenir des Déportés (dernier dimanche du mois d’avril)

procès à Paris de Oberg et Knochen, condamnés à mort

  • 1955     10e anniversaire de la libération des camps

parution du livre d’Olga Wormser et Henri Michel, Tragédie de la déportation 1940-1945. Témoignages de survivants des camps de concentration allemands (Hachette)

    premier timbre consacré à la Déportation (« Le souvenir des camps de déportation »)

  • 1956     inauguration du Mémorial au martyr juif inconnu à Paris

film Nuit et brouillard, d’Alain Resnais

timbre « Mémorial national de la Déportation » destiné à financer le Comité national du Struthof.

  • 1957    installation du CDJC à côté du mémorial du martyr juif inconnu
  • 1958    condamnation à mort de Oberg et Knochen commuée en prison à vie par le président Coty
  • 1960    inauguration du Mémorial et de la Nécropole nationale du Struthof (décision en 1953)
  • 1961    procès Eichmann à Jérusalem

    création par le ministère de l’Education nationale du concours scolaire de la Résistance (qui deviendra le Concours national de la Résistance et de la Déportation) à l’initiative d’associations, notamment de la confédération nationale des combattants volontaires de la Résistance (CNCVR)

  • 1962    inauguration du Mémorial des Martyrs de la Déportation à Paris (crypte de l’île de la Cité)

    libération de Oberg et Knochen

  • 1963    parution du livre de Jorge Semprun, Le Grand Voyage (Gallimard)
  • 1964   
  • 1965     20e anniversaire de la libération des camps

    thème national du concours de la Résistance : la Déportation

  • 1968    parution du livre d’Olga Wormser-Migot, Le système concentrationnaire nazi (1933-1945) (PUF), première synthèse universitaire en France sur la Déportation
  • 1971    inauguration du musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon
  • 1973    le concours de la Résistance devient le Concours national de la Résistance et de la Déportation
  • 1976     inauguration du Mémorial national du Camp de Drancy
  • 1978     première publication du Mémorial de la Déportation des Juifs de France, de Serge Klarsfeld

    parution dans L’Express de l’interview de Darquier de Pellepoix

  • 1979    diffusion en France du téléfilm Holocaust
  • 1983     arrestation en Bolivie et extradition en France de Klaus Barbie
  • 1985     40e anniversaire de la libération des camps

film Shoah, de Claude Lanzmann

  • 1987    procès Barbie à Lyon (condamné à la prison à perpétuité)

parution en France du livre de Primo Levi, Si c’est un homme (Julliard)

parution du livre d’Henry Rousso, Le syndrome de Vichy de 1944-198… (Seuil)

  • 1988     inauguration du wagon témoin à Drancy

    parution en France du livre de Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d’Europe (Fayard)

  • 1989    diffusion dans tous les collèges et lycées de la brochure Le nazisme et le génocide. Histoire et enjeux, livret pédagogique pour les enseignants et les éducateurs (Nathan) rédigé par François Bédarida
  • 1990    création de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation par l’ensemble des amicales de camps et fédérations de déportés
  • 1992    parution du livre d’Annette Wieviorka, Déportation et Génocide. Entre mémoire et oubli (Plon)
  • 1993    instauration par décret de la Journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l'autorité de fait dite « gouvernement de l’Etat français (1940-1944) » (le16 juillet)
  • 1994    inauguration du monument consacré à la rafle du Vel’d’Hiv’ à Paris

            inauguration du Musée mémorial des Enfants d’Izieu

           procès Touvier

    film La liste de Schindler, de Steven Spielberg

  • 1995    50e anniversaire de la libération des camps

    le timbre commémorant la libération des camps (« Liberté ») est réalisé dans le cadre de la Communauté européenne des Postes et Télécommunications (« Europa »)

  • 1998    procès Papon

    film La vie est belle, de Roberto Benigni

film Train de vie, de Radan Mihaileanu

  • 2000     création de la Fondation pour la mémoire de la Shoah

    adoption à l’unanimité par l’Assemblée nationale de la Journée nationale à la mémoire des victimes de crimes racistes et antisémites de l'Etat français et d'hommage aux " justes " de France (le 16 juillet)

diffusion dans tous les collèges et lycées par décision du ministère de l’Education nationale du livre Dites-le à vos enfants. Histoire de la Shoah en Europe, suite à la Conférence de Stockholm sur l'éducation, la mémoire et la recherche sur la Shoah

  • 2001     film Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures, de Claude Lanzmann

film Amen, de Costa Gavras

  • 2002     création au niveau de l’Union européenne de la Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité dans les établissements scolaires (la France a choisi le 27 janvier, jour de libération du camp d’Auschwitz)

diffusion par décision du ministère de l’Education nationale dans tous les lycées d’un DVD comprenant des extraits du film Shoah de Claude Lanzmann

  • 2003    film Le pianiste, de Roman Polanski
  • 2004    parution du Livre mémorial des déportés de France victimes des mesures de répression réalisé par la Fondation pour la mémoire de la Déportation


Création des principales organisations d’anciens déportés


Certaines des associations ont modifié leur intitulé récemment afin de tenir compte de l’importance croissante des non déportés parmi leurs adhérents ou des regroupements entre associations (voir liste plus loin)


  • 1945     Fédération nationale des déportés et internés résistants (FNDIR)

Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes (FNDIRP)

Association des déportées et internées de la Résistance (ADIR)

Amicale des déportés d’Auschwitz et des camps de Haute-Silésie

Amicale des anciens de Dachau

Amicale des déportés de Dora-Ellrich, Harzungen et Kommandos annexes

Association française de Buchenwald-Dora

Amicale des anciens déportés juifs de France

Amicale nationale de Mauthausen

Amicale de Neuengamme et de ses Kommandos

Amicale des déportés au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen et ses Kommandos

Amicale de Ravensbrück et de ses Kommandos

  • 1946     Amicale de Jawischowitz
  • 1950     Union nationale des associations de déportés internés et familles de disparus (UNADIF)
  • 1966    Amicale des anciens déportés de Buna-Monowitz


  • 1990    Fondation pour la mémoire de la Déportation (FMD)
  • 2000    Fondation pour la mémoire de la Shoah (FMS)

LA SITUATION ACTUELLE



Depuis les années 1990, la mémoire de la Déportation s’articule autour de deux fondations : la Fondation pour la Mémoire de la Déportation et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. L’ensemble des associations du monde de la Déportation et de la Shoah se sont rapprochés de l’une ou l’autre de ces fondations ou, au contraire, ont marqué leur indépendance envers l’une ou l’autre.



La Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


C’est la plus ancienne. Créée en 1990, elle a pour mission de :

  • pérenniser la mémoire de l’Internement et de la Déportation au-delà de la générations des témoins et de faire connaître les valeurs qui en sont issues
  • sauvegarder les archives et les sites historiques (camps et autres lieux de mémoire)
  • réaliser ou soutenir des recherches, études et publications historiques et médico-sociales
  • participer à l’enseignement de la déportation dans les milieux scolaires et extra-scolaires
  • constituer une banque de données accessible à tous
  • constituer un fonds de témoignages sur la déportation partie de France
  • ester en justice contre toute atteinte à la mémoire des déportés


Reconnue d’utilité publique, la FMD est placée sous le haut patronage du président de la République

Sa dotation d’environ 2 millions d’euros provient principalement des contributions de la FNDIRP, de l’UMIF (Union des mutuelles d’Ile-de-France), de l’UNADIF-FNDIR, des principales amicales de camps, de collectivités territoriales (conseils régionaux, conseils généraux, municipalité). Le financement de son fonctionnement et de ses projets est assuré par le produit financier annuel de la dotation,  complété par des subventions de l’Etat français, de collectivités territoriales, de l’Union européenne, des associations de déportés, etc.


La fondation est actuellement présidée par Marie-José Chombart de Lauwe, déportée à Ravensbrück, chercheuse honoraire du CNRS. Son conseil d’administration comprend des représentants des associations de déportés, des représentants des ministères


Principaux chantiers :

  • Recensement des déportés partis de France dans le cadre de la déportation de répression (selon les derniers résultats, plus de 85 000 déportés, moins de 60 % rentrés), en partenariat avec le ministère de la Défense et l’université de Caen. Parution du Livre mémorial des déportés de France victimes de mesures de répression en 2004.
  • Enquête sur l’internement en France (près de 2 000 lieux répertoriés)
  • Constitution depuis 1992 d’un fonds d’archives orales, notamment d’une vidéothèque de 100 témoignages représentatifs de la déportation partie de France (déportation de répression et de persécution)
  • Constitution d’une base de données multimédia accessible sur Internet
  • Coédition de thèses, mémoires  et ouvrages sur la Déportation


Réalisations à caractère pédagogique :

  • cédérom Mémoires de la Déportation, reconnu d’intérêt pédagogique par l’Education nationale, Grand Prix Möbius 1999
  • vidéo Les camps de concentration nazis 1939-1945, réalisée en 1995 et accompagnée d’un livret pédagogique réalisé par une équipe d’enseignants.
  • exposition La Déportation dans les camps nazis, réalisée en 2002 par la commission pédagogique de la FMD.
  • brochure La déportation dans les camps nazis, coll. Raconte moi, Ed. de la Nouvelle Arche de Noë, 2003
  • dépliant Le système concentrationnaire nazi 1933-1945, comprenant un court historique et une chronologie et une chronologie du nazisme, du système concentrationnaire, du génocide des juifs et de la déportation partie de France (déportation de répression et déportation de persécution), accompagnés de cartes et de photos.
  • stage annuel de formation, ouvert aux enseignants, sur l’histoire de la déportation partie de France et sa transmission .

Ces productions sont disponibles auprès de la FMD, sur demande et sous conditions.

La FMD publie un trimestriel Mémoire Vivante, consacré depuis plusieurs numéros aux principaux camps de concentration et d’extermination (Dachau, Oranienburg-Sachsenhausen, Buchenwald, Flossenburg, Mauthausen, Neuengamme, Ravensbrück, Auschwitz, etc.)

La FMD a établi des liens avec la plupart la plupart des établissements en charge de la mémoire de la déportation en France, en Europe et dans le monde (voir site Internet), participant à de nombreux programmes de recherches ou de commémorations impliquant des déportés partis de France ou des internés en France


Pour tout renseignement :

Fondation pour la Mémoire de la Déportation

30 boulevard des Invalides
75007 PARIS
Tél. 01 47 05 81 50
courriel : contactfmd@fmd.asso.fr
site Internet : www.fmd.asso.fr


La FMD ne pouvant, de par son statut de fondation, avoir d’adhérents, elle est soutenue par l’association des Amis de la FMD (31 boulevard Saint Germain, 75005 PARIS) et ses délégations territoriales en région (plus de 60 départements actuellement)


La Fondation pour la Mémoire de la Shoah


Créée en 1995, elle a pour mission :

  • soutenir  recherche historique et la transmission de l’histoire de la Shoah, particulièrement en France
  • soutenir de manière permanente le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) et le Mémorial du martyr juif inconnu
  • soutenir, par l’intermédiaire des institutions sociales spécialisées de la communauté juive, les déportés et les juifs victimes de persécutions antisémites, leurs familles et ceux qui les ont secourus (les Justes, en liaison avec le Comité français de Yad Vashem).
  • soutenir les projets visant à la préservation, au développement et au rayonnement de la culture juive et du judaïsme
  • favoriser une meilleure connaissance et compréhension de la culture juive et du judaïsme au sein des sociétés françaises et européennes.


Fondation de droit privé, reconnue d’utilité publique, sa dotation d’environ 390 millions d’euros provient des fonds issus des spoliations des biens juifs, non réclamés pare les ayant-droit et conservés jusqu’alors par les administrations de l’Etat et les établissements financiers publics ou privés. Le financement de son fonctionnement et de ses projets est assuré par le produit financier de sa dotation.


La FMS est actuellement présidée par Simone Veil, déportée à Auschwitz, ancienne ministre et présidente du Parlement européen. Le conseil d’administration est composé de 8 personnalités qualifiées et 18 représentants des institutions juives et des pouvoirs publics.


Les chantiers de la FMS :

La FMS a commencé à soutenir nombre de projets qui lui ont été soumis. Parmi les plus importants :

  • le réaménagement du Centre de documentation juive contemporaine et du Mémorial du martyr juif inconnu
  • le réaménagement du site du camp de Drancy
  • le réaménagement de sites de camps d’internement en France où furent enfermés des juifs arrêtés sur ordre de l’Occupant allemand ou de l’Etat français.


La FMS apporte son soutien à de nombreuses publications, expositions, manifestations culturelles ou artistiques concernant la situation des juifs ou le judaïsme, particulièrement durant la Seconde Guerre mondiale.


La FMS a établi des liens avec des établissements et des organisations en charge de l’histoire et de la mémoire juive en Europe et dans le monde (voir site Internet), soutenant un certain nombre de projets en France comme à l’étranger.


Pour tout renseignement :

Fondation pour la Mémoire de la Shoah
52 boulevard Malherbes
75008 PARIS
Tel. 01 53 42 63 10
courriel : info@fondationshoah.or

site Internet : www.fondationshoah.org



Les fédérations d’anciens déportés


Deux grandes fédérations regroupent les déportés et internés, et accueillent dans leurs locaux des association et des amicales.


Fédération nationale des déportés internés résistants et patriotes (FNDIRP)
10 rue Leroux
75016 PARIS
Tél. 01 44 17 38 15
courriel : fndirp@free.fr
site Internet : www.fndirp.asso.fr/

Publie un mensuel Le Patriote Résistant


Union nationale des associations de déportés internés et familles de disparus (UNADIF)

Fédération nationale des déportés et internés de la Résistance (FNDIR)
8 rue des Bauches
75008 PARIS
Tél. 01 53 10 47 00

Publient un mensuel commun Le Déporté pour la Liberté


Une association regroupe les anciennes internées et déportées de la Résistance, afin de conserver la mémoire de l’engagement et des souffrances des femmes durant la seconde Guerre mondiale.


Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR)
24 rue Duquesne
75007 PARIS
Tél. 01 53 69 00 25

Publie un bulletin trimestriel Voix et Visages



Les associations et amicales de camp


Des associations (souvent appelées amicales) perpétuent la mémoire des principaux camps de concentration et de certains Kommandos. Les plus actives  restent les associations constituées autour des grands camps (classés par ordre alphabétique).

A mesure que les derniers déportés disparaissent, les familles prennent de plus en plus le relais au sein des instances dirigeantes (bureau et conseil d’administration).

Les associations continuent autant que possible les missions définies par leurs statuts.

  • assurer la transmission de la mémoire des disparus
  • aider les déportés survivants à vivre le mieux possible
  • veiller à la conservation des sites (notamment des lieux d’inhumation)
  • faire connaître l’histoire du camp, notamment en soutenant la diffusion des témoignages ou des travaux historiques concernant le camp, dont l’association peut être à l’origine.


Les associations publient presque toutes un bulletin qui rend compte de leurs activités et de leur devenir.


Selon leurs moyens financiers et humains, les associations organisent ou soutiennent des pèlerinages sur les sites (camp central, Kommandos, lieux d’inhumation), pour les familles et pour les enseignants et  les élèves (des pèlerinages spécifiques ont été organisés pour les enseignants par l’amicale de Mauthausen et celle d’Auschwitz)


La disparition des derniers déportés et les difficultés de plus en plus importantes expliquent que les associations ont été à l’origine de la création de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation et envisagent, plus ou moins rapidement, leur disparition et leur intégration à la FMD, dépositaire de l’héritage moral des associations. Les associations ont notamment soutenu l’enquête de la FMD sur les déportés partis de France dans le cadre de la déportation de répression.

La Fondation pour la Mémoire de la Shoah a établi de liens privilégiés avec l’Union des associations des anciens déportés d’Auschwitz et des camps de Haute-Silésie, mais cette association maintient des liens étroits avec la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Auschwitz
Union des associations des anciens déportés d’Auschwitz et des camps de Haute-Silésie
39 boulevard Beaumarchais
75003 PARIS
Tél. 01 49 96 48 48

Amicale des déportés de Buna Monowitz et Kommandos (Auschwitz III)
18 rue Marbeuf
75008 PARIS
Tél. 01 47 23 38 68

Bergen-Belsen
Amicale…
12 villa Saint-Pierre
94220 CHARENTON-LE-PONT

Buchenwald-Dora
Association française Buchenwald Dora et Kommandos
66 rue des Martyrs
75009 PARIS
Tél. 01 42 85 44 93

Association pour la mémoire des camps de Dora, Ellrich et Kommandos
FMD
30 boulevard des Invalides
75007 PARIS
Tél. 01 47 05 81 25

Dachau
Amicale des survivants de Dachau et leurs familles
2 rue Chauchat
75009 PARIS
Tél. 01 45 23 39 99

Flossenbürg
Association des déportés et familles de disparus du camp de concentration de Flossenbürg et Kommandos
15 rue de Richelieu
75001 PARIS
Tél. 01 42 96 34 22

Mauthausen
Amicale des déportés et familles de Mauthausen et ses Kommandos
Tél. 01 43 26 54 51

Natzwiller Struthof
Amicale nationale des déportés et familles de disparus de Natzwiller Struthof et ses Kommandos
FMD
30 boulevard des Invalides
75007 PARIS

Neuengamme
Amicale française de Neuengamme et de ses Kommandos
3bis boulevard Victor Hugo
06130 GRASSE

Amicale d’Aurigny Alderney
2 rue du Transvaal
92100 BOULOGNE

Oranienburg-Sahsenhausen
Amicale d'Oranienburg-Sachsenhausen
77 avenue Jean Jaurès
75018 PARIS
Tél. 01 42 45 74 88

Ravensbrück
Amicale des anciennes déportées de Ravensbrück
10  rue Leroux
75116 PARIS
Tél. 01 44 17 38 29

Rawa-Ruska
Union nationale des déportés de Rawa-Ruska
17 rue des Petits Hôtels
75010 PARIS
Tél. 01 40 46 75 64


La mémoire de la déportation de répression


Ces associations défendent la mémoire de catégories spécifiques de déportés. Elles sont à présent animées par des équipes réduites.

Association des tatoués du convoi du 27 avril 1944
18 avenue de la République
91170 VIRY-CHATILLON

Association des déportés NN (Nacht und Nebel)
15 avenue du général de Gaulle
67000 STRASBOURG
Cette association vient de se dissoudre. Son actif a été réparti entre la Fondation pour la mémoire de la Déportation, la Fondation de la Résistance et le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon.

Union chrétienne des déportés et internés
18 rue des Maraîchers
75020 PARIS

Union nationale des déportés internés et victimes de guerre (UNDIVG)
5 place des Ternes
75017 PARIS
Publie irrégulièrement un bulletin Notre Amitié

Confédération nationale des déportés et internés et ayants droit de la Résistance
Chemin de la Chapelle Bruno
59126 LINSELLES

Association française des déportés évadés des trains de déportation
19 avenue Michelet
94210 LA VARENNE-SAINT-HILAIRE


 La mémoire de la Shoah


La mémoire juive a une vision plus large des victimes du nazisme et du régime de Vichy, liée à la spécificité de la Shoah.  Les associations défendent à la fois la mémoire des internés et des déportés juifs, mais également celle des hommes, des femmes et des enfants qui sont parvenus à échapper à la persécution antisémite, et celle des personnes qui les ont aidés (les Justes). Parmi les nombreuses actions menées en France, on peut signaler la pose de plaques rappelant l’arrestation et la déportation d’enfants dans des écoles de Paris et de la région parisienne, avec le soutien des municipalités concernées..

Amicale des anciens internés et déportés du camp de Drancy
4 allée de Thiellement
93340 LE RAINCY

Association des anciens déportés juifs de France
15 rue de Poissy
75005 PARIS

Association des anciens déportés et internés juifs
16 rue Barbès
92100 LEVALLOIS-PERRET

Association des anciens réfugiés juifs victimes du nazisme
14 rue Saint Lazare
75009 PARIS

Association française pour Yad Vashem
68 rue de la Folie Méricourt
75011 PARIS

Association Les Enfants de la Mémoire
7 rue Beccaria
75012 PARIS

Association Les fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF de Serge Klarsfeld)
32 rue de la Boëtie
75008 PARIS

Association nationale des enfants et petits enfants des évadés et rescapés
du Vel’ d’Hiv’ 16 juillet 1942
4 square du Nouveau Belleville
75020 PARIS

Centre Simon Wiesenthal
64 avenue Marceau
75008 PARIS

Comité français pour Yad Vashem
64 avenue Marceau
75008 Paris

Commission du souvenir du Conseil représentatif des juifs de France (CRIF)
39 rue Broca
75005 PARIS

Comité du souvenir des rafles du 20 août 1941 et 16 juillet 1942
42 boulevard Beaumarchais
75011 PARIS

Association pour la Fondation Mémoire d’Auschwitz (AFMA)
CDJC
37 rue de Turenne
75003 Paris

Les Enfants cachés
CDJC
37 rue de Turenne
75003 PARIS
Tél. 01 42 78 60 30

Amicale des anciens déportés juifs de France, résistants, internés et familles de disparus
14 rue du Paradis
75010 PARIS

Mémoire juive de Paris
CDJC
37 rue de Turenne
75003 PARIS
Tél. 01 42 77 44 72

Union des résistants et déportés juifs de France
37 rue Saint Ferdinand
75017 PARIS
 

DEUX EXEMPLES DE L’IMPLICATION
DES ASSOCIATIONS ET ORGANISATIONS D’ANCIENS DEPORTES
DANS LA PERENNITE DE LA MEMOIRE DE LA DEPORTATION ET DE LA SHOAH

Le message des associations de déportés

Depuis 1954, chaque dernier dimanche d’avril, des cérémonies commémoratives sont organisées partout en France dans le cadre de la  Journée nationale du souvenir de la Déportation. Cette Journée se veut l’occasion de rappeler ce que furent les souffrances des déportés et de lancer un message aux générations actuelles. Ce message est rédigé conjointement par les principales organisations du monde de la Déportation. A savoir :


Fondation pour la mémoire de la Déportation (FMD)

Association des déportées et internées de la Résistance (ADIR)

Fédération nationale des déportés et internés de la Résistance (FNDIR)

Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP)

Union nationale des associations de déportés, internés et familles de disparus (UNADIF)

Union nationale des déportés, internés et victimes de guerre (UNDIVG)

Il est à noter que, depuis sa création, la Fondation pour la mémoire de la Shoah ne s’est pas associée à la rédaction ni à la diffusion de ce message.

Le 28 avril 2002, le « message commun des associations de déportés pour la Journée nationale du souvenir de la Déportation  » était le suivant :

« Au lendemain des crimes sans précédent qui ont marqué la Seconde Guerre mondiale, tragédies parmi lesquelles celles de la déportation et de l'internement ont une place déterminante, les rescapés, qui avaient subi le poids des exactions, ont salué la création d'institutions internationales, dont l'Organisation des Nations unies, et la mise en jugement des principaux responsables des crimes commis par les nazis et les impérialistes japonais.

Pendant près de soixante ans, les conflits généralisés ont pu être évités grâce, entre autres, au rôle de l'ONU ; cependant les foyers de tension et les conflits locaux appartiennent à l'actualité quotidienne, les extrémismes sévissent, la misère, le dénuement voire la famine et l'humiliation affectent une grande partie de l'humanité et la poussent inéluctablement à des actes de désespoir. La torture est toujours employée, la peine de mort pratiquée dans de nombreux pays.

Les rescapés survivants et les familles de disparus se refusent à oublier leurs espoirs, se refusent à la résignation.

Ils s'adressent à la jeunesse pour, qu'à son tour, prenant exemple de ce qu'a été la Résistance pendant la seconde guerre mondiale, elle participe toujours plus nombreuse au Concours national de la Résistance et de la Déportation et qu'elle lutte pour construire ce monde meilleur dont nous rêvons tous.

Ils lui lancent un appel solennel pour qu'elle prenne part aux actions de mémoire initiées par les associations de survivants et les Fondations qui prennent progressivement le relais.

En cette journée nationale du souvenir de la Déportation et, alors que ressurgissent les idées et les pratiques racistes, ils tiennent à réaffirmer solennellement que l'avenir harmonieux de l'humanité est fondamentalement lié au respect de la dignité humaine, à la sauvegarde des libertés, aux perspectives de développement des populations en proie à la misère, et à la création d'une justice internationale permanente susceptible de prévenir les dérives criminelles et, éventuellement, de les réprimer.

Ils appellent leurs concitoyens à garder en mémoire les drames du passé et à en tirer les leçons afin de prendre conscience des menaces actuelles et donc de préserver l'avenir. »

Le 27 avril 2003, le « message commun des associations de déportés pour la Journée nationale du souvenir de la Déportation  » était le suivant :

« Deux générations après l'effondrement de l'Allemagne hitlérienne et de l'impérialisme japonais, les rescapés des déportations de répression et des déportations de persécution, ainsi que les familles des disparus, tiennent à rappeler quels furent leurs espoirs alors que les résistances nationales et les armées alliées, au prix d'innombrables sacrifices, mettaient un terme aux atrocités auxquelles ils avaient été confrontés.

Espoirs qu'il ne soit plus porté atteinte à la dignité de la personne humaine et que soit enfin effacé le spectre de l'intolérance, de la torture, de la famine et de la servitude.

Ils soutiennent qu'aujourd'hui seule la diplomatie avec le concours des organismes des Nations Unies peut aboutir au maintien de la paix.

Renforçons les institutions internationales et faisons en sorte qu'États et citoyens oeuvrent pour le bien et le salut de tous.

Encourageons les jeunes à aborder l'avenir avec enthousias¬me et courage pour se construire la vie dont nous avions rêvé. »

Le 25 avril 2004, le « message commun des associations de déportés pour la Journée nationale du souvenir de la Déportation  » sera le suivant :

« Cette année seront commémorés les anniversaires des événements de 1944, débarquements de Normandie et de Provence, libération de la plus grande partie de la France. Ces opérations ont soulevé une immense espérance.

A l'appel du Général de Gaulle, la Résistance intérieure généralisait la lutte armée qui allait, dès le 6 Juin, se métamorphoser en insurrection nationale. Elle contribua aux côtés des Forces Alliées, des Forces Françaises Libres et de l'Armée d'Afrique à restaurer la démocratie et à préparer la réorganisation économique et sociale de la France.

Ces événements, connus rapidement dans les camps de concentration et les prisons, firent naître l'illusion d'une libération imminente. Mais il fallut attendre presque une année pour voir s'ouvrir les portes des geôles nazies et japonaises. Aujourd'hui l'évolution de l'Europe et des institutions internationales permet d'espérer la disparition définitive de telles pratiques criminelles.

Les anciens déportés et internés appellent chacun à se souvenir et à demeurer vigilant pour préserver l'héritage humaniste de la Résistance.

Continuons à nous mobiliser pour la liberté de tous.

Nous faisons confiance à nos compatriotes pour sauvegarder les idéaux qui animèrent les femmes et les hommes qui surent refuser l'intolérable. »


 Le Concours national de la Résistance et de la Déportation


Dans un entretien publié dans le Bulletin officiel de l’Education nationale du 18 décembre 1997 , Jean Gavard, résistant déporté à Mauthausen, inspecteur général de l’administration, alors président du jury national, rappelle l’origine et l’évolution du concours depuis sa création.
« Dès 1947, des résistants et d'anciens déportés ont manifesté la volonté de témoigner dans les établissements scolaires. Ils avaient conscience d'avoir vécu une expérience "extraordinaire" au vrai sens du terme, extrêmement difficile à rapporter. Le professeur d' histoire est devenu leur intermédiaire naturel,
L'idée de concours a ensuite germé très vite, Les anciens résistants et déportés pensaient aiguiser l'intérêt des élèves en créant une épreuve récompensée par un prix. Cette idée d'épreuve et de récompense était la norme dans l'enseignement traditionnel, enseignement qu'ils avaient eux mêmes reçu ou dispensé. Le principe du concours national a été adopté par le congrès de la Confédération nationale des combattants volontaires de la Résistance, à Lyon, en 1958. Les premiers concours départementaux ont eu lieu en 1960. S'y sont associés cette année là, la Fédération nationale des déportés et internés de la Résistance et le Réseau du Souvenir. Le concours est devenu officiel et national, le 11 avril 1961, par une circulaire de Lucien Paye, ministre de l'Education nationale et ancien de la France libre.
Pour introduire l'esprit de la pédagogie moderne, c’est à dire la responsabilisation des élèves, le travail de groupe, les candidats peuvent participer depuis 1979 par la réalisation d'un mémoire collectif. C’est Louis François, nommé président du jury en 1961, qui en a eu l'initiative. Cet ancien [résistant du réseau Notre-Dame, déporté à Neuengamme], devenu doyen de l'inspection générale d'histoire géographie, était un tenant des méthodes nouvelles. […] Cette modification des épreuves a permis de recueillir de nombreux témoignages car les élèves depuis quelques années utilisent de plus en plus magnétophones et caméscopes. Ce sont presque toujours des témoignages qui n'avaient jamais été enregistrés. […]
Depuis janvier 1997, le jury compte davantage de chercheurs et d'historiens, des représentants de la Fondation de la Résistance et de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ainsi que des représentants de l'association des lauréats du concours. Cette modification a été faite à la demande de plusieurs membres du jury actuel [et] évitera d’être pris de court face à la disparition inéluctable de certains membres du jury, anciens de la Résistance et de la Déportation. »

Le dernier thème portant sur la Déportation et la Shoah date de 2002 : près de 40 000 collégiens de 3e et lycéens ont réalisé un devoir individuel ou un mémoire collectif portant sur « Connaissance de la Déportation et production littéraire et artistique ».
Comme chaque année, les associations ont mobilisé leurs adhérents, plus particulièrement les témoins qui, tant que leur forces le leur permettent, se sont déplacés jusque dans les classes pour rencontrer les élèves, ont accompagné à des sorties ou des voyages sur les lieux d’histoire et de mémoires, ont signalés les travaux réalisés et souvent méconnus sur le thème de l’année.
Chaque année, la Fondation pour la mémoire de la Déportation (n° spécial de la revue Mémoire vivante), la Fondation de la Résistance (n° spécial de la revue La lettre de la Fondation de la Résistance), la Fondation Charles de Gaulle, la Fondation de la France libre, le Musée de la Résistance nationale à Champigny (n° spécial de la revue Notre Musée, diffusé par le réseau SCEREN-CNDP), le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, le Centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon, la FNDIRP (n° spécial de la revue Le Patriote résistant), l’UNADIF-FNDIR (n° spécial de la revue Le Déporté pour la Liberté) font paraître, isolément ou, de plus en plus fréquemment, en partenariat un dossier pédagogique sur le thème du concours.
Thème 2002 : Connaissance de la Déportation et production littéraire et artistique
Thème 2003 : Les jeunes dans la Résistance
Thème 2004 : Les Français libres
Thème 2005 : probablement sur la Déportation et la Shoah, dans le cadre de la commémoration du 60e anniversaire de la libération des camps.

Pour obtenir des informations sur la participation au concours, voir le numéro du Bulletin officiel de l’Education nationale consacré au thème pour l’année 2003-2004, disponible sur le site Internet du ministère de l’Education nationale : www.education.gouv.fr/bo/2003/36


LES LIEUX DE MEMOIRE EN FRANCE



Les lieux de mémoire consacré à la déportation et à la Shoah sont très nombreux. Ils ont été recensés pour l’essentiel dans le livre de Serge Barcellini et Annette Wieviorka, Passant, souviens-toi ! Les lieux du souvenir de la Seconde Guerre mondiale, Plon , 1995. Dans cet ensemble très variés, où figurent parfois des réalisations monumentales, se distinguent quelques lieux d’importance nationale.


Les lieux de mémoire de la Déportation de répression



Le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon



Le Mémorial du camp de Natweiler-Struthof


Natweiler-Struthof est le seul camp de concentration ouvert par les nazi sur l’actuel territoire français. L’idée du mémorial naît à l’occasion du 10e anniversaire de la libération des camps de la morts. Une souscription est lancée en 1955. Elle permet de financer le monument, en forme de flamme (symbole de la flamme de la déportation qui ne doit jamais s’éteindre), œuvre de l’architecte Bernard Monnet et du sculpteur Lucien Fenaux). A la base de la flamme, est aménagé un caveau qui recueille la dépouille d’un déporté français inconnu. Au pied du monument, s’étend la Nécropole nationale de la Déportation, accueillant les restes de 1 119 déportés provenant de plusieurs camps de concentration, dont Natzweiler-Struthof.
Le Mémorial et la Nécropole sont inaugurés le 23 juillet 1960 par le général de Gaulle.
Dans l’enceinte du camp, dans une des baraques (reconstruite après un incendie criminel en 1976), est aménagé un musée consacré à l’histoire du système concentrationnaire et à celle du camp. Natzweiler-Struthof a la particularité d’avoir conservé, à l’écart du camp, le bâtiment de la chambre à gaz.

Actuellement, est en cours d’achèvement le Centre européen du résistant déporté dans le système concentrationnaire nazi, dont l’ouverture est  prévue pour 2005, à l’occasion du 60e anniversaire de la libération des camps de la mort. Ce centre rendra hommage « à ceux qui se sont élevés contre l’oppression nazie et incitera à la vigilance envers toutes les menaces contre la liberté ». Il sera construit à l’extérieur de l’enceinte du camp. Le musée actuel, installé dans une des baraques du camp, sera réaménagé et sera consacré uniquement à l’histoire du Struthof.

Mémorial et Nécropole nationale de Natzweiler-Struthof
NATZWILLER
67130 SCHIRMECK
téléphone : 03 88 76 78 99
site Internet : www.cheminsdememoire.gouv.fr


Le Mémorial des martyrs de la Déportation

Construit à l’initiative de l’association « Le Réseau du souvenir », le mémorial est inauguré en 1962 par le général de Gaulle. En 1964, l’association en fait don à l’Etat.
Situé à la pointe est de l’île de la Cité, le mémorial est une réalisation de l’architecte Pingusson.  Il est aménagé en plusieurs espaces :
- le parvis triangulaire qui permet d’accéder à un étroit couloir conduisant à la crypte.
- la crypte qui porte en son centre l’étoile du souvenir ; face à l’entrée, la tombe d’une déporté inconnu ; sur les galeries latérales, des logettes en forme de triangle abritant des urnes contenant de la terre des fours crématoires des camps où furent détenus les déportés partis de France.
- au-dessus, des salles qui évoquent l’horreur du système concentrationnaire.
Le Mémorial est le lieu où s’achève la cérémonie nationale de la Journée nationale du souvenir de la Déportation, chaque dernier dimanche d’avril.

Mémorial des martyrs de la Déportation
Ile de la cité
75001 PARIS
téléphone : 01 49 74 34 05 (à vérifier)
site Internet : site Internet : www.cheminsdememoire.gouv.fr


Les monuments du cimetière du Père Lachaise

Des associations de déportés ont voulu édifier un mémorial en souvenir des disparus au cimetière du Père Lachaise, haut-lieu de la mémoire historique de la ville de Paris. Actuellement, dix monuments existent, chacun témoignant, par son style et par le choix des inscriptions,  de l’époque à laquelle il a été réalisé.

1949     Auschwitz
    Neuengamme
1955    Ravensbrück
1958    Mauthausen
1964    Buchenwald-Dora
1970    Sachsenhausen
1985    Dachau
1988    Flossenbürg
1993    Buna-Monowitz
1994     Bergen-Belsen

Le cimetière du Père Lachaise est également le lieu de confrontation de deux mémoires : celle des déportés des camps de concentration et celle des requis du STO.  Ces derniers ont revendiqué le titre de « déporté du travail », inscrit sur leur monument, ce qui a conduit les « déportés résistants » et les « déportés politiques » à engager une procédure judiciaire qui leur a finalement donné gain de cause.

Le dépliant « Les monuments des camps de concentration et d’extermination du cimetière du Père Lachaise », réalisé par les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, est  disponible gratuitement lors de la visite sur place.


Les lieux de mémoire de la Shoah



Le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC)

Le soutien financier de la FMS au CDJC assure définitivement sa pérennité. Depuis sa création dans la clandestinité à Grenoble en avril 1943 par Isaac Schneershon et ses compagnons, le CDJC a permis à la mémoire juive de demeurer en France et dans le monde. Ce centre est devenu, de par la richesse de ses archives, un des lieux de passage obligé pour tout chercheur sur la Shoah, la déportation et le nazisme. Le CDJC possède par exemple les dossiers préparatoires du procès de Nuremberg. Il a fourni une des principales pièces d’accusation contre Klaus Barbie lors de son procès.
Le CDJC est associé depuis son inauguration au mémorial du martyr juif inconnu. Actuellement, le Mémorial est en cours d’agrandissement et le CDJC est transféré dans des locaux provisoires.
Le CDJC mène une politique de collecte de documents, soit par dons, soit par versements  de fonds d’archives (tel le Fichier juif, sous le contrôle des Archives de France), soit par acquisition. L’Association pour la découverte du document juif contemporain  participe à ce travail de collecte.

Pour tout renseignement (adresse provisoire)
Centre de documentation juive contemporaine
37  rue de Turenne
75003 PARIS
téléphone : 01 42 77 44 72
site Internet : www.memorial-cdjc.org


Le Mémorial du martyr juif inconnu

Le Mémorial du Martyr inconnu est actuellement le principal lieu de mémoire de la Shoah en France.
En 1953, à l’initiative d’Isaac Schneersohn, fondateur du CDJC, est posée la première pierre du Tombeau du martyr juif inconnu. L’inauguration officielle a lieu en 1956. Le Mémorial du martyr juif inconnu (nom officiel depuis 1974) est organisé en deux  parties :
- un parvis, avec en son centre un énorme cylindre portant les noms de camps de la mort (camps d’extermination : Belzec, Treblinka, Maïdanek, Auschwitz-Birkenau, Sobibor, Chelmno ; camps de concentration : Bergen-Belsen, Buchenwald, Dachau, Mauthausen, Struthof) et du ghetto de Varsovie. Autour du parvis sont placées des stèles évoquant la persécution des juifs.
- une crypte, sous le parvis, ayant en son centre une étoile de David, où reposent les cendres des camps d’extermination déposées en 1957.
Le Mémorial du martyr juif inconnu est à l’origine de Yad Vashem en Israël. En effet, les autorités israéliennes ne tenaient pas à ce que Paris devienne le centre les mémoire du génocide des juifs et ont donc décidé la création du mémorial israélien de la Shoah.
Les cérémonies nationales concernant la Shoah se déroulent au Mémorial du martyr juif inconnu.
Le Mémorial est l’objet d’un vaste programme de réaménagement visant à constituer un Mémorial de la Shoah, dont l’un des éléments essentiels est le Mur des Noms, portant l’ensemble des noms connus des juifs déportés de France entre 1942 et 1944.

Mémorial du martyr juif inconnu
17 rue Geoffroy-L’Asnier
75004 PARIS
Site Internet : www.memorial-cdjc.org


Le camp de Drancy

Le camp de Drancy, aménagé au sein de la cité de la Muette, d’où sont partis près de 76 000 déportés juifs de France, est un lieu de mémoire constitué en plusieurs temps.
En 1976, le Comité national du mémorial du camp de Drancy inaugure le Mémorial national, dont le monument est l’œuvre de Shelomo Selinger, ancien déporté.
En 1988, un wagon témoin, identique à ceux utilisés pour transporter les déportés, est installé à l’arrière du monument, relié à lui par des rails.
En 1989, est ouvert le Conservatoire historique du camp de Drancy, géré par une association, qui présente dans un local une exposition permanente sur l’histoire du camp et organise régulièrement des visites, en particulier pour les scolaires.
Un projet est à l’étude pour installer sur le site du camp un lieu d’histoire et de mémoire plus important, en liaison avec le CDJC et la Fondation pour la mémoire de la Shoah.

Conservatoire historique du camp de Drancy
15 rue Arthur Fontaine
93700 DRANCY
Site Internet : www.camp-de-drancy.asso.fr


Le monument de la rafle du Vel’ d’Hiv’

Inauguré le 17 juillet 1994 en présence de François Mitterrand, il est le support de le lieu de la cérémonie nationale dans le cadre de la Journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l'autorité de fait dite « gouvernement de l’Etat français (1940-1944) » (1993) puis de la Journée nationale à la mémoire des victimes de crimes racistes et antisémites de l'Etat français et d'hommage aux " justes " de France (2000).
Réalisé par le sculpteur Walter Spitzer, le monument comporte sept personnages de tous âges, à l’image des victimes de la rafle, assis ou allongés sur ce qui peut être interprété comme une évocation de la piste du Vélodrome d’Hiver.
Sur le socle portant la sculpture, est inscrit :
« La République française, en hommage aux victimes des persécutions racistes et antisémites et des crimes contre l’humanité commis sous l’autorité de fait dite « gouvernement de l’Etat français » 1940-1944. N’oublions jamais. »

monument
adresse

La Maison d’Izieu - Mémorial des enfants juifs exterminés

En 1987, au lendemain du procès Barbie, est constituée l’association du musée-mémorial d’Izieu, autour de Sabine Zlatin, ancienne directrice de la maison d’Izieu, et du préfet Wiltzer. En 1990, grâce à une souscription, l’association acquiert la maison. François Mitterrand inscrit le musée-mémorial sur la liste des grands travaux et l’inaugure le 24 avril 1994, à l’occasion de la Journée nationale de la Déportation.
Le musée-mémorial des enfants d’Izieu (premier nom) rappelle l’arrestation par Klaus Barbie le 6 avril 1944 de 44 enfants et de leurs 7 éducateurs, parce que juifs. Seule une éducatrice a survécu. La Maison, lieu de vie des enfants pendant près d’un an, évoque le souvenir des enfants et des éducateurs. La Grange, ancien bâtiment agricole, abrite une exposition permanente présentant le contexte historique des événements d’Izieu, ainsi que des documents audiovisuels Un troisième bâtiment, la Magnanerie, peut accueillir les activités pédagogiques des groupes scolaires.

Maison d’Izieu - Mémorial des enfants juifs exterminés
01300 IZIEU
site Internet : www.izieu.alma.fr
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19 allée de Fontenay
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Chargées d'études

  •  Sophie Ernst, PRAG