Mobilisation de la pensée sociale et apprentissage de l'histoire
Didier Cariou, enseignant-chercheur à l'IUFM de Créteil, laboratoire "Savoirs et socialisation" (Amiens), propose une réflexion Quelle est la fonction du raisonnement par analogie dans la conceptualisation en histoire ? Quelles sont les conséquences didactiques des résultats de cette recherche de thèse, menée sous la direction de Nicole Lautier ? Un exemple en classe de seconde. Communication faite aux JED 2004, organisées à l'IUFM de Basse-Normandie,en collaboration avec l'INRP, Paris VII, EHGO.
Le raisonnement par analogie dans la conceptualisation en histoire.
Compte-rendu d'une "recherche-expérimentation" faite en classe de seconde, à partir de quelques résultats de la thèse de D. Cariou.
Cette recherche porte sur les raisonnements par analogie produits à l'écrit par les élèves en réponse à des consignes de travail délibérément comparatistes. Comme les raisonnements par analogie favorisent notamment des rapprochements entre des situations du passé et des situations du présent de l'expérience sociale des élèves, ils dévoilent les mécanismes de la circulation entre le savoir historique à connaître et le savoir profane relevant de la pensée sociale des élèves. Selon la théorie des représentations sociales, cette circulation suppose que les élèves se figurent concrètemet le savoir historique et qu'ils contrôlent également leur pensée sociale par la mobilisation des opérations de mise à distance de la discipline (critique des sources, périodisation, contrôle du raisonnement analogique, construction d'entités, etc.)afin de s'approprier les concepts historiques. A cet effet, les outils de la didactique du français facilitent l'analyse des indices textuels de cette construction du savoir dans les écrits successifs des élèves (interprétation de la situation d'écriture scolaire, évolution du lexique, des pronoms, des temps verbaux, etc.)
Propositions pédagogiques.
Cette recherche conduit à des propositions d'ordre pédagogique. En effet, quand ils produisent les écrits attendus dans la discipline, tous les élèves mobilisent une pensée sociale. Cette mobilisation apparaît en outre comme la condition nécessaire à la mise en oeuvre des opérations de mise à distance destinée à contrôler cette pensée sociale, pour entrer dans les démarches de pensée de l'histoire et pour produire des écrits recevables. Toutefois, seuls les élèves en réussite y parviennent spontanément. Ces opérations mériteraient donc d'être travaillées plus fréquemment dans les classes d'histoire pour la réussite d'un plus grand nombre d'élèves.
D. CARIOU, Mobilisation de la pensée sociale et apprentissage de l'histoire.
