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La déportation de répression.

Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz. Le convoi politique du 6 juillet 1942. 2005 : Autrement, coll. « Mémoires », 422 pages. Thomas Fontaine, Les oubliés de Romainville. Un camp allemand en France (1940-1944). 2005 : Tallandier, 144 pages. Olivier Lalieu, La zone grise ? La Résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun. 2005 :Taillandier, 441 pages. Une présentation de trois ouvrages qui font le point sur l'état de la mémoire de la déportation de répression, les derniers chiffres disponibles, les données concernant les convois et leurs itinéraires. Par Eric Brossard (Histoire-Géographie)




Regards croisés sur la déportation de répression



Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz. Le convoi politique du 6 juillet 1942, Autrement, coll. « Mémoires », 2005, 422 pages.
Thomas Fontaine, Les oubliés de Romainville. Un camp allemand en France (1940-1944), Tallandier, 2005, 144 pages.
Olivier Lalieu, La zone grise ? La Résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun, Taillandier, 2005, 441 pages.


Depuis quelques années, après que les regards se furent davantage portés sur l’application de la « Solution finale » en France et la déportation de persécution, les historiens tournent également leurs regards sur la déportation de répression. Ces travaux initiés dans la cadre de recherches universitaires participent à l’impulsion donné par ceux mis en œuvre par les amicales d’anciens déportés pour chaque camp et par la Fondation pour la mémoire de la Déportation, pour l’ensemble des convoi partis de France. Ces derniers ont permis de préciser le nombre des déportés dits politiques (résistants et otages pour la plus grande partie) : actuellement plus de 86 000 noms ont été recensés, au lieu des 65 000 cités jusqu’alors, à comparer au 76 000 déportés parce juifs identifiés par Serge Klarsfeld. Les historiens ne se sont pas contentés de ces études statistiques globales. Ils ont cherché à préciser la situation de chaque convoi et, plus largement, l’itinéraire des déportés, avant, pendant et, pour les rescapés quand cela était possible, après la déportation. Ce travail a permis de mieux comprendre la politique de répression menée en France par l’occupant nazi avec la collaboration de l’Etat français, dans toutes ses dimensions (personnels, lieux d’internement, cadres juridiques, etc.).


La politique des otages


Les ouvrages de Claudine Cardon-Hamet et de Thomas Fontaine font une présentation précise de la politique des otages mise en œuvre par l’occupant nazi en France qui est à l’origine d’une partie des convois de déportation partis de France.


En effet, afin de limiter le nombre des actions de la Résistance, les nazis ne se contentent plus de pourchasser et de condamner les auteurs d’attentats, mais ils décident de fusiller des otages. Ceux-ci sont désignés parmi les détenus des camps ou prisons de France, principalement parmi les communistes et les juifs (qu’ils appellent les « judéo-bolcheviks »). Pour impressionner la population, il est décidé de procéder à des fusillades de masse et de s’en prendre aux familles des « terroristes en fuite » si nécessaire.

Dannecker, chef de la section des affaires juives de la Sipo-SD profite de la politique des otages pour accélérer les débuts de la « Solution finale » en France. Le 27 mars 1942, il organise un convoi d’un millier de juifs pour Auschwitz, avec le soutien des services d’Eichmann. Ce convoi, qui part de Compiègne, est le premier  transport de la « Solution finale » et le premier transport de déportation d’otages en France.

Le 9 avril 1942, Hitler confirme l’évolution en cours en ordonnant d’ajouter aux exécutions d’otages les déportations massives de communistes, de juifs et d’ « éléments asociaux ».  L’ordre d’Hitler vise en premier lieu les communistes, mais Dannecker et les services d’Eichmann insistent pour que les convois de juifs soient prioritaires. Le second convoi de représailles est donc de nouveau un convoi pour Auschwitz, constitué le 5 juin 1942 à Compiègne où a été rassemblé plus d’un millier de détenus juifs, dont plus les trois quarts issus des camps de Drancy, Beaune-la-Rolande et Pithiviers. Entre le 22 juin et le 17 juillet, Dannecker organise quatre autres convois vers Auschwitz à partir de Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Bien que théoriquement constitués dans le cadre de la politique des otages, ces transports sont devenus des convois de déportés juifs dans le cadre de la « Solution finale », comme le révèle la présence de femmes et d’adolescents.

Le 1er juin 1942, Oberg devient le chef suprême des SS et de la police allemande en France. Il prend en charge les dossiers « otages et représailles » jusqu’alors gérés par les commandants des régions militaires. Le bilan de la répression allemande en France est le suivant :

  • entre le 25 juin 1940 et le 15 juin 1942, 679 résistants ont été condamnés à mort (457 ont été exécutés).
  • entre septembre 1941 et le 15 juin 1942, 473 otages ont été fusillés
  • depuis mars 1942, deux convois d’un milliers d’ « otages juifs » ont été dirigés vers Auschwitz.

Oberg, suivant en cela les recommandations d’Heydrich en mai 1942, considère que les exécutions d’otages ne sont pas adaptées à la situation de la France et qu’il est plus efficace d’arrêter et de condamnés les auteurs des attentats. Cette situation se traduit par la suspension des exécutions d’otages entre le 30 mai et le 11 août 1942.


Le camp de Romainville, centre de la politique de répression en région parisienne


L’ouvrage de Thomas Fontaine porte sur le fort de Romainville devenu durant l’occupation l’un des principaux lieu d’internement de la région parisienne. En effet, entre 1940 et 1944, près de 7 000 personnes, dont 3 900 femmes, furent enfermées dans ce fort militaire avant leur exécution ou leur déportation.

L’ouvrage, riche de très nombreuses reproductions de photographies et de documents d’archives et ainsi que de pertinentes notices biographiques, permet de saisir l’évolution de la répression nazie en France et sa traduction au niveau du fort de Romainville.

La première particularité du fort de Romainville est d’être en zone occupée le seul camp, avec ceux de Compiègne et de Drancy (à partir de 1943), à être placé sous administration allemande. En novembre 1940, le fort, abandonné par les troupes françaises en juin, devient un camp d’internement. Des aménagements sommaires en font un lieu de détention pour quelques centaines de personnes, avec une garde limitée à une vingtaine ou une trentaine de soldats. Les femmes et les hommes sont séparées, les unes et les autres disposant de leur propre cour grillagée. ; les détenus « isolés » sont soumis à un régime plus strict que ceux « non isolés » ; les contacts entre détenus et avec l’extérieur sont étroitement surveillés, mais des lettres et des colis peuvent être échangés avec les familles.

De novembre 1940 à août 1942, le fort de Romainville accueille des détenus internés pour des motifs variés : étrangers arrêtés comme tels, prisonniers de guerre, résistants et opposants, juifs arrêtés comme tels ou comme résistants (transférés au camp de Drancy en 1941), otages, etc. Durant cette période, les libérations sont possibles. Ainsi, certains groupes d’étrangers et certaines femmes communistes bénéficient d’une remise en liberté, contrairement à d’autres arrêtés pour les mêmes raisons. Les libérations deviennent plus rares à partir de la mi-1942, quand les effectifs du fort augmente fortement (au total, 7 % des détenus passés à Romainville ont été libérés).

A l’été 1942, le fort de Romainville devient ainsi le principal lieu de regroupement d’otages de la région parisienne. Lorsque que les autorités allemandes décident de relancer les exécutions massives d’otages à partir d’août 1942, à la suite d’un attentat contre des soldats allemands s’entraînant au stade Jean Bouin à Paris, elles regroupent les futures victimes extraites des camps de Compiègne et Romainville et de diverses prisons de la région parisienne au fort de Romainville. 88 hommes sont fusillés au mont Valérien le 11 août 1942. Le 21 septembre 1942, 46 autres, tous choisis parmi les internés du camp de Romainville, sont fusillés au même endroit.

Les exécutions massives d’otages cessent en octobre 1942 devant la réaction négative de la population. En outre, l’Allemagne s’est lancée, avec la complicité de l’Etat français, dans la réquisition de travailleurs pour ses usines de guerre et ne veut pas multiplier les sources de tensions. Une exception est faite un an plus tard, après l’attentat perpétré contre Julius Ritter, responsable du service de la main d’œuvre en France : 50 otages, tous choisis parmi les détenus du fort de Romainville, sont exécutés au mont Valérien le 2 octobre 1943.

A cette date, les nazis ont substitué aux fusillades les déportations d’otages, comme le convoi du 6 juillet 1942 pour Auschwitz. En janvier et avril 1943, les otages du fort de Romainville sont déportés, notamment vers le camp de Mauthausen considéré comme très dur. D’autres détenus, désignés comme relevant du décret Nacht und Nebel (« Nuit et brouillard »,) sont déportés depuis la gare de l’Est dans de petits transports de quelques dizaines de personnes. En revanche, certains détenus sont transférés à Compiègne pour être intégrés dans de grands transports à destination des camps de Buchenwald et de Ravensbrück. C’est le cas de plus de 1 800 hommes et femmes du fort de Romainville entre janvier 1943 et janvier 1944.

En février 1944, le fort de Romainville devient uniquement un camp pour femmes. Jusqu’en août 1944, 2 300 femmes sont déportées vers Ravensbrück. Au total, 40 % des femmes déportés de France sont passées par le fort de Romainville.

De 1943 à août 1944, « la déportation devient l’horizon inéluctable de la plupart des détenus du fort » (près de 80 % des détenus sont internés durant cette période).

L’histoire du fort de Romainville est marquée par un ultime épisode qui reste très présent dans la mémoire du lieu : le massacre de 11 résistants quelques heures avant la Libération en août 1944.

Au total, plus de 5 400 détenus passés par le fort de Romainville ont été déportés. 37 % sont des hommes, 8 sur 10 partent en 1943 et 4 sur 10 décèdent en déportation. Les femmes représentent 63 % des déportés, 8 sur 10 partent en 1944 (plus de 9 sur 10 pour Ravensbrück), plus de 7 sur 10 survivent à la libération.

L’un des convois les plus connus est constitué pour la presque totalité de détenues du fort de Romainville. Il s’agit du convoi du 24 janvier 1943, constitué de 230 femmes, résistantes et otages, à destination d’Auschwitz. Parmi ces femmes figurent notamment Danièle Casanova, Marie-Claude Vaillant-Couturier et Charlotte Delbo. Ces femmes deviennent les « 31 000 » lors de leur immatriculation à Birkenau. Après deux mois et demi, elles ne sont plus que 70 survivantes. Elles sont 49 encore en vie en mai 1945.

Le convoi du 6 juillet 1942 pour Auschwitz

L’ouvrage de Claudine Cardon-Hamet est la reprise de sa thèse d’Etat, précédemment publiée dans une version remaniée sous le titre Mille otages à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45 000 » (Editions Graphein / Fondation pour la mémoire de la Déportation, 1997). La version publiée chez Autrement a été allégée et actualisée, en fonction des informations recueillies depuis la première parution.

L’intérêt principal de cet ouvrage réside dans la particularité du convoi étudié. Il s’agit du premier grand convoi de répression parti de France, constitué pour la presque totalité de déportés désignés comme des otages, pour la plupart communistes. Ce convoi arrive à Auschwitz, camp de destination de presque tous les transports organisés dans le cadre de l’application de la « Solution finale » en France.

La première difficulté a été de trouver les renseignements sur les déportés du convoi des « 45 000 » (appellation qui correspond aux matricules les plus nombreux attribués à l’arrivée à Auschwitz) : leur itinéraire avant la déportation, le sort à Auschwitz ou dans d’autres camps après d’éventuels transferts, leur situation à la fin de la guerre. En effet, le convoi du 6 juillet 1942 compte 1175 hommes au départ de Compiègne et seulement 119 survivants en mai 1945. Le recours aux témoignages des rescapés à permis d’obtenir de nombreuses informations, que l’auteur s’est efforcé de vérifier et de croiser avec d’autres données. Les listes matriculaires du camp d’Auschwitz ont permis de retrouver la trace de beaucoup de déportés.

Reprise rapide des grandes articulations de l’ouvrage


La résistance des Français à Buchenwald


Le livre d’Olivier Lalieu aborde une question qui, dès l’immédiat après-guerre, s’est posée à propos des camps de concentration et, plus particulièrement, à propos de Buchenwald : comment a-t-il été possible de mettre en place une résistance dans l’univers concentrationnaire ? Au delà de cette question, d’autres sont apparues : qui contrôlait cette résistance ? qui protégeait-elle ? quels étaient les objectifs poursuivis ? Dans le contexte des débuts de la Guerre froide, ce questionnement a été instrumentalisé pour dénoncer l’attitude qu’auraient eu les Français communistes de Buchenwald vis-à-vis des autres Français détenus. La cible privilégiée de ces accusations fut Marcel Paul, un des principaux dirigeants de la CGTU et du Parti communiste en région parisienne avant-guerre, ministre à la Libération et dirigeant de l’une des grandes fédérations de déportés (FNDIRP).


Le livre d’Olivier Lalieu tente de faire un point, une soixante d’années après les faits, sur l’histoire de la résistance à Buchenwald et, indirectement, sur les débats mémoriels, souvent violents, qui eurent lieu dans les années d’après-guerre.


Le premier chapitre présente « l’univers de Buchenwald ». Il permet au lecteur de connaître l’organisation et le fonctionnement d’un grand camp de concentration. L’auteur utilise à la fois les travaux d’Eugen Kogon, ancien déporté, ou de Wolfgang Sofsky, tous deux sociologues et historiens, et de nombreux témoignages de déportés français. Il insiste notamment sur les rapports de force permanents entretenus par les SS dans le but de dresser les détenus les uns contre les autres et sur la lutte pour le pouvoir que se livrent les détenus « rouges » (internés pour des motifs « politiques ») et les « verts » (internés pour des délits ou des crimes de droit commun) pour le contrôle des postes de responsabilité dans la hiérarchie des détenus (désignés sous le nom général de Kapos). Il souligne que les Français sont constamment en difficulté : trop peu nombreux et mal considérés dans un premier temps ; plus nombreux mais écartés des postes de responsabilité dans un second temps.


Le deuxième chapitre présente « les fondateurs du collectif français : Frédéric-Henri Manhès et Marcel Paul ».

Biographies succinctes


Le troisième chapitre précise l’origine et le fonctionnement du « Comité des intérêts français ». A partir de la fin de l’année 1943, les Français arrivent en grand nombre à Buchenwald, mais leur situation ne s’améliore pas. Plus ou moins organisés en un Collectif français, ils n’ont pas de prise sur le fonctionnement du camp et restent dépendants du bon vouloir des détenus allemands.

L’auteur souligne l’importance de l’expérience acquise par les communistes lors de la période de l’internement qui précède pour la presque totalité d’entre eux la déportation. La solidarité est encouragée et entretenue dans les prisons et les camps d’internement comme elle l’est ensuite dans les camps de concentration. L’arrivée de responsables du Parti communiste à Buchenwald permet de renforcer l’organisation des détenus communistes qui reste évidemment clandestine. Mais le tournant est l’arrivée de Marcel Paul, d’abord déporté à Auschwitz dans le « convoi des tatoués », puis rapidement transféré à Buchenwald. Marcel Paul est connu par la Résistance internationale du camp de par ses activités avant-guerre. Il obtient l’écoute des dirigeants clandestins. Il parvient à mettre en place un Comité des intérêts français (CIF), dont l’action se révèle plus efficace que le collectif précédent. Si Marcel Paul en fait d’abord un moyen d’aider les détenus français communistes, qui sont plus facilement identifiés par les hommes du Parti, il insiste auprès de ses camarades pour que l’entraide ne soit pas limitée à eux seuls. C’est dans cet esprit, qui correspond à celui du Conseil national de la Résistance et de la ligne du Front populaire avant-guerre, que des représentants des Français non communistes sont intégrés au CIF et que les non-communistes signalés comme devant être aidés particulièrement sont, dans la mesure du possible, pris en charge. La force du CIF est d’avoir pu nouer une relation de relative confiance avec la Résistance internationale du camp et d’avoir pu de ce fait bénéficier de son soutien, même limité.


Dans les quatrième et cinquième chapitres, l’auteur examine plus attentivement les possibilités d’action du CIF. Il pointe tout d’abord « la dramatique question des transports ». En effet, plus ou moins régulièrement, des transports vers d’autres camps sont organisés par les SS. Il s’agit de fournir de la main d’œuvre aux divers Kommandos dépendant de Buchenwald ou à d’autres camps principaux. Ces transports sont redoutés car ils se traduisent par le départ de Buchenwald, donc par la perte de la protection , même minime, que les détenus sont parvenus à assurer face aux SS. L’organisation de ces convois est assurée en grande partie par l’Arbeitsstatistik, chargé de l’établissement des listes d’affectation, de mutation des Kommandos, du contrôle des malades et des morts. En 1944, plus de 70 détenus y travaillent, évidemment sous l’autorité des SS. Lors de la formation d’un convoi, les instructions sont remises par les SS aux détenus de l’Arbeitsstatistik, à charge pour eux de constituer le convoi. Les listes établies dans un premier temps en tenant compte des critères imposés par les SS sont transmises aux responsables des collectifs nationaux pour qu’ils signalent les éventuels détenus à extraire. C’est ici que se mesure l’importance de l’influence du CIF qui peut demander que tel ou tel soit maintenu dans le camp. Evidemment, et c’est tout le drame de ce cette organisation, un détenu supprimé des listes doit être remplacé par un autre. Ceux qui sont isolés ou ne sont pas connus comme pouvant être utiles d’une manière ou d’une autre sont particulièrement exposé. Cette situation est à l’origine du sentiment partagé par beaucoup de déportés français d’un abandon par le CIF et par son principal dirigeant Marcel Paul de compatriotes voués à la mort. C’est d’une part oublier la marge de manœuvre très réduite dont dispose la Résistance internationale du camp et plus encore le CIF, c’est oublier ensuite que les transports n’étaient pas une condamnation à mort, même si le départ de Buchenwald était perçu comme une catastrophe.

Olivier Lalieu s’intéresse ensuite à la solidarité entre les détenus, seul moyen de « rester des hommes »


Le sixième chapitre rend compte de la libération de Buchenwald, camp qui a la particularité d’avoir été libéré par ses détenus.


Dans sa conclusion, Olivier Lalieu dresse un bilan et tente de porter un regard objectif sur les faits évoqués. Il souligne une fois encore l’apport de Marcel Paul, tout en en rappelant les limites. 

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